jeudi 5 décembre 2013

Petit parcours dans les Châteaux de Pessac-Léognan

Nous y voilà, le traditionnel week-end des Portes Ouvertes en Pessac Léognan est dans quelques jours : 38 châteaux vous reçoivent pour déguster leurs vins, vous faire visiter leurs chais. 38, c'est beaucoup, c'est presque trop et on sait qu'on ne les fera pas tous, aussi nous vous proposons un petit itinéraire sympathique, mélangeant grands crus prestigieux et très bonnes adresses.
 
Il y a de quoi faire sur la seule commune de Léognan, celle de l'appellation qui compte le plus de domaines viticoles. L'accueil familial et chaleureux des Domaines de Merlet (famille Tauzin, exclusivement des rouges), Grandmaison (famille Bouquier) et Haut Lagrange (Famille Boutemy) en font des passages obligés. Des lieux authentiques qui font partie de l'histoire de l'appellation et qui ont toujours gardé le contact avec leurs consommateurs en ne cédant pas aux sirènes parfois délirantes de la spéculation : sans-doute les meilleurs rapport qualité/prix/plaisir du Pessac-Léognan. Souvent, dans ces petites propriétés, vous trouverez un petit "plus" gourmand. Au Château Haut Lagrange, par exemple, un atelier truffes et chocolat (de vraies truffes et du chocolat, ça peut prêter à confusion...)
 
 
Pour poursuivre d'excellentes dégustations tout en ayant le sentiment d'assister aux Journées du Patrimoine, nous suggérons, parmi les prestigieuses propriétés, d'aller admirer le superbe parc et la chartreuse fin XVIIIème du Château La Louvière (André Lurton) autre figure emblématique de l'appellation, ou encore l'impressionnant Château Carbonnieux (fondé au XIIème siècle) dont la cour intérieure est très belle.
 

Ensuite, on file sur Martillac, à quatre kms. On passe devant le spectaculaire Château de Rochemorin avec sa tour en nid d'abeille. Un autre château d'André Lurton, version moderne. A Martillac, ne manquez pas le Château Lafargue (famille Leymarie) avec ses blancs très Sauvignon.

En suivant la même route, vous rejoignez Cadaujac. Le Château Baulos-Charmes vaut le détour : des rouges en conversion bio et un jeune propriétaire passionnant. Un peu plus loin, vous trouvez la bâtisse imposante du Château Bouscaut, Grand Cru classé, qui brûla dans les années 1960 et fut reconstruite sur les mêmes plans. On peut terminer au Château Bardins situé sur le site d'un moulin du XIVe siècle, propriété familiale depuis 4 générations. Vin de terroir et bon accueil.

rédigé par FbL

lundi 18 novembre 2013

L'entonnage

Nouvelle étape capitale dans les chais du Château Haut Lagrange. Les rouges qui ont fait leurs fermentations dans les cuves en ciment du château sont soutirés une dernière fois pour sortir les dernières lies, puis c'est la mise en tonneaux d'une partie des vins. Il faut savoir que le chai à barriques du château, s'il se trouve dans le même bâtiment que les cuves, est tout de même à une dizaine de mètres de celles-ci. Comme à chaque fois que le vin circule dans le chai, on connecte à la cuve un long tuyau qui court jusqu'aux fûts que l'on remplit à l'aide d'un pistolet qui se trouve à l'autre bout du tuyau.
 
 
La totalité du vin n'est pas mise en fûts. Déjà, les vins du Château Haut Lagrange, rouges et blancs, sont traditionnellement des vins "sur le fruit" où l'élevage en barriques est très fin et peu marqué, contrairement à d'autres propriétés de l'appellation qui jouent d'avantage la carte "toastée". Ici, tout est affaire d'équilibre et d'harmonie. De plus, selon les années, tel ou tel cépage se prêtera mieux à l'entonnage car une fois encore, il ne faut pas que les tanins du bois soient trop écrasants et déséquilibrent le vin. Sur ce millésime 2013, ce sont principalement les Cabernet-Sauvignons qui seront mis en barriques. Pour garder la fraîcheur et le fruité des Merlots, on les conservera plutôt dans les cuves en ciment.

 
 
Le vin mis en fûts devrait y rester environ douze mois ...
 
 
rédigé par FbL


jeudi 7 novembre 2013

...et le vin se fait

On poursuit nos observations du vin en devenir depuis les vendanges pluvieuses de 2013. Depuis que les vins de goutte et de presse reposent dans leurs cuves ciment au Château Haut Lagrange, les fermentations malo-lactiques ont eu lieu. Elles ont pour effet important une désacidification naturelle du vin, une stabilisation biologique et des modifications arômatiques notables.

Au chai, il est temps de séparer la grosse lie du vin (elle est surtout importante dans le vin de goutte). Ces lies sont destinées à la distillation. Il y aura un second soutirage avant l'étape suivante : la mise en tonneaux, que nous suivrons bientôt ici-même avec Ghislain Boutemy.



 
 
rédigé par FbL


lundi 28 octobre 2013

Les 1ères Journées Portes Entr'Ouvertes au Château Haut Lagrange





Comme nous vous le disions jeudi, l'opération de décuvage et de pressage du marc (vin de goutte, vin de presse) était visible ce samedi au Château Haut Lagrange à l'occasion des 1ères Journées Portes Entr'Ouvertes du château. Un coup d'essai qui fut un beau succès : toute la journée, les visiteurs se sont succédés, reçus par la famille Boutemy et toute l'équipe de Haut Lagrange et de Bordeaux Caractères. Les machines que l'on vous décrit depuis le début de notre reportage sur les vendanges 2013 étaient exposées : la machine des vendangeurs, l'erafloir ... et surtout, les décuvages de rouge se faisaient en direct pour l'occasion. Beaucoup d'intérêt de la part des visiteurs qui n'ont pas l'habitude d'assister à ce ballet assez spectaculaire entre les cuves et la presse. De nombreuses discussions s'en sont suivies sur ce travail exigeant qui participe de la qualité des grands vins que nous apprécions tous. Les dégustations dans le chai à barriques étaient extrêmement conviviales. On a pu apprécier le Château Haut Lagrange sur des millésimes récents (2011, 2009 rouge, 2012 en blanc) mais Francis Boutemy a, pour l'occasion, ouvert sa cave personnelle afin de faire déguster son Haut Lagrange rouge 2000 et son blanc 2007 qui ne sont plus disponibles à la vente. Des vins de Bordeaux Caractères étaient également proposés : Château Calon 2005, Château Noaillac 2009, Château d'Archambeau 2009, Château Brondelle blanc 2012 et Château Mémoires, Cadillac 2010. Au final, une très belle journée et des retours enthousiastes qui incitent à renouveler l'opération.
 
 




 

 
 








 

jeudi 24 octobre 2013

Vendanges 2013 épisode 3 : Décuvage des rouges

La suite du travail au chai après les vendanges est à vivre en direct samedi prochain pour la première Journée Portes Entr'Ouvertes au Château Haut Lagrange. Voici le programme : C'est la fin de la macération des rouges. On va extraire dans un premier temps le jus des cuves. Cet écoulage donne ce qu'on appelle le vin de goutte. Ensuite, le marc qui reste dans la cuve est amené à la presse et son pressurage donnera le vin de presse. Ces deux opérations spectaculaires sont à voir ce samedi 26 octobre au Château Haut Lagrange à Léognan, entre 10 heures et 18 heures. Des dégustations des vins de Bordeaux Caractères et de millésimes anciens de Haut Lagrange accompagneront votre visite.
 
Les photos seront visibles ici, la semaine prochaine...
 
 
 
 
rédigé par FbL

vendredi 4 octobre 2013

Vendanges 2013, épisode 2 : Les Merlots arrivent

Pas de temps mort à la vigne, ce lundi on commençait à ramasser les Merlots au Château haut Lagrange, un peu pressés par une météo capricieuse. Le travail de tri dans la vigne (sur la machine des vendangeurs) permet de rentrer de jolies baies. Les quantités sont moindres mais le raisin est sain avant l'éraflage. A la différence des raisins blancs (pressés directement en grappes) les baies rouges vont macérer entières dans une cuve ciment et on enlève donc les rafles au préalable car elles donneraient au vin des goûts verts, végétaux et déplaisants.

 
 

Un petit mot sur la machine des vendangeurs (qui n'est pas une machine à vendanger.) Créée par Francis Boutemy, elle permet de vendanger 6 rangs en même temps. Les vendangeurs sont assis à hauteur du raisin pour le couper. Celui-ci est ensuite acheminé par un tapis roulant sur la table de tri où 2 ou 3 personnes éliminent les baies abimées. Les derniers raisins oubliés sont glanés par deux vendangeurs qui suivent la machine.

 
 
 
Au chai, les grappes de Merlot sont acheminées vers la machine à érafler et les baies qui atterrissent dans le bac sont à nouveau scrutées par deux personnes qui éliminent les derniers petits morceaux végétaux.

 
Ce bac de métal qui contient les baies est encore une invention maison. Un élévateur l'amènera au niveau du haut de la cuve de fermentation et une petite ouverture latérale permettra de transvaser très proprement le raisin.

 

Après un ou deux jours de macération autour de 12°, les fermentations vont démarrer (et les températures monter.)
 
Les Merlots se terminent. On guette le moment le plus propice pour ramasser le dernier cépage encore sur pieds : le Cabernet Sauvignon.




rédigé par FbL
 

vendredi 27 septembre 2013

Vendanges 2013 : Dans les chais du Château Haut Lagrange

 
 
Les vendanges 2013 ont démarré mardi 24 septembre au Château haut Lagrange. Les 23 premières bastes de Sauvignon sont arrivées au chai. Les raisins étaient jolis, sains, et l'heure était donc venue de mettre en marche le nouveau pressoir.
 
 
Les raisins sont pressés une vingtaine de fois (de plus en plus fort) afin d'en extraire tous les jus et en évitant de pousser trop loin un pressurage qui finirait par donner des goûts végétaux. On ne recherche qu'une pure expression du fruit. Ces Sauvignons 2013 ont des arômes de fruits exotiques et de pêche. Francis et Ghislain Boutemy ayant au palais l'histoire des vendanges à Haut Lagrange sont particulièrement satisfaits de l'équilibre de ces premiers raisins. Les jus ainsi récoltés passent ensuite dans le groupe de refroidissement pour arriver à 4°C dans la première cuve en ciment où ils reposent un à deux jours. Les bourbes se déposent dans le fond de la cuve. Déjà on peut réaliser quelques analyses, mesurer le potentiel alcoolique...
 
 
Entre temps, les sémillons arrivent et l'opération se répète. Les jus sont en attente dans une deuxième cuve de ciment.
 
Les vendanges sont réalisées par parcelle, en fonction de la maturité et de l'état sanitaire du raisin. Parfois la météo à venir incite à accélérer les choses : ramasser plus tôt certains raisins pour éviter qu'ils s'abiment, laisser ceux qui pourront profiter d'un bon ensoleillement pour gagner en maturité. Cette année 2012-2013 ne fut pas des plus simples pour les vignerons mais ici la grêle et le gel n'ont pas fait de dégats. Pour ces vendanges, l'année aura été un peu plus favorable au Sauvignon, mais les analyses et premières impressions de l'ensemble de la récolte sont très encourageants.
 
Jeudi 26 septembre, on peut débourber la première cuve : Les bourbes (les particules solides) sont, par densité, dans le bas de la cuve. On transfère les jus dans une cuve en inox. Là encore, il faut éviter (pour les blancs particulièrement) toute oxydation lors des manipulations. On vide l'oxygène de la cuve d'arrivée en inertant avec du gaz carbonique, plus lourd que l'air, puis on y met le jus (belle couleur claire.) Dans la cuve en ciment, il reste les bourbes. Elles seront toutes filtrées à la fin des vendanges. Les résidus partent ensuite en distillerie.
 
 
Ce jeudi soir, les blancs sont tous ramassés (1 hectare.) La semaine prochaine, les Merlots entrent au chai...



rédigé par FbL



mercredi 18 septembre 2013

Le Guide Dussert-Gerber 2014

Nouvelle version de l'incoutournable guide des vins, livre interactif plein de flashcodes pour se balader chez les vignerons, accéder à toutes les informations possibles (cartes, classements, accords mets et vins, bonnes adresses...), mais surtout livre de référence avec un palmarès original de vignerons, et cette idée à laquelle nous adhérons tout à fait qu'au delà d'un savoir faire, il y a des personnalités, une éthique, une connaissance et un respect de son terroir qui nous font revenir année après année chez les mêmes producteurs. Certes on aime leur vin, mais on se retrouve aussi dans leur manière de le concevoir et d'en parler. De ce point de vue, notre sélection a des exigences communes avec celle de Dussert-Gerber. Et il n'est pas étonnant de retrouver dans son guide nombre de vignerons que nous défendons.
 
 
Pour en citer quelques-uns, Jean Bouquier (Domaine de Grandmaison) se voit attribuer un prix d'honneur. Salué sans aucun doute pour la régularité de ses vins, vinifiés aujourd'hui par son fils François, et parce qu'il est à l'origine de ce cru familial dont la renommée dépasse la région de Bordeaux. Patrick Carteyron (Château Penin) et Francis Boutemy (Château Haut Lagrange) ont un prix dit "d'excellence". Là encore, régularité et exigence, rôle dans l'histoire de leurs appellations et dans la promotion des vins des terroirs girondins rendent cette distinction évidente. Enfin, un satisfecit pour Jean-Noël Belloc du Château Brondelle et du jeune Château d'Alix (Pessac Léognan) qui commençait hier à vendanger ses premiers Sauvignons...
 
Revenons aux vins. Le Château Belles-Graves de Xavier Piton (Lalande de Pomerol) reçoit des commentaires élogieux sur l'ensemble des millésimes de 2006 à 2010. Le 2006, que nous avons regouté récemment, est une merveille d'équilibre, tanins fondus, un fruit bien mûr, des épices. Sans doute le meilleur millésime à déguster ces jours-ci. Plus de puissance évidemment sur le 2010 "corsé et très harmonieux". Plus de souplesse sur le 2009. Quoi qu'il en soit, une gamme de haute qualité à moins de 20 €.
 
Le château Fourcas Hosten (Listrac Médoc) a aussi de très jolies notes de dégustation. Le chai de vinification a été refait avec de petites cuves de ciment ou de bois et la qualité est plus que jamais au rendez-vous : des vins épicés (canelle), bien structurés, puissants. "Pas la moindre hésitation", comme le conclut Dussert-Gerber systématiquement pour chaque vin de sa sélection.
 
Sur le Château Haut Lagrange, dégusté de 2006 à 2010, les commentaires sont plus qu'élogieux. Un coup de coeur pour le 2010, concentré, "aux notes de fruits rouges mûrs et d'épices, charnu, charpenté, de belle garde", un 2009 "ample et solide, où se mèlent la mûre et le cassis". Sur les blancs (les millésimes ne sont pas tous disponibles) on est heureux de lire que les vins gardent leur complexité, leur fraîcheur et leur vivacité après plusieurs années de garde. La marque des grands Pessac-Léognan blancs...
 
Le guide se parcours avec grand plaisir. Classé comme il se doit par région de production, puis par appellation et enfin par commune, ce qui montre encore une fois son attachement à la diversité des terroirs, il constitue une mine d'informations à lui seul (et d'autant plus avec ses extensions virtuelles) et la sélection est tout à fait convaincante.


 
rédigé par FbL

jeudi 22 août 2013

Falfas, un bon bio ? Un bon vin !


« Nouveau domaine » dans le tout frais Guide des Meilleurs Vins de France 2014 : le Château Falfas, Côtes de Bourg. Certes le domaine n’a rien de nouveau, mais la reconnaissance d’une propriété que beaucoup suivent de millésime en millésime fait toujours plaisir. Falfas, par ici, est presque synonyme d’une pratique agricole qui laisse encore certains songeurs : la biodynamie. En 1988, Véronique et John Cochran décident de convertir leurs 20 hectares en appliquant ces principes exigeants. Le bio (tout court) a eu plus tard le vent en poupe, mais toujours ses détracteurs et le cliché, « c’est bio, ça ne doit pas être bon » a la vie dure. La tendance lourde, il me semble, quand on rencontre les vignerons est d’annoncer une culture « raisonnée » qui est bien difficile à définir mais qui témoigne d'une prise de conscience générale. Jusqu'à parfois frôler l'artifice. On voit de temps en temps, en se promenant dans les grands crus bordelais, des chevaux dans les vignes en place des machines. Un saut dans le temps ? Un retour pragmatique aux pratiques ancestrales ? Ou un bon coup de communication et de jolies photos pour les sites internet et les journaux ?

 
Le bio a de grands noms comme ambassadeurs. Château Guiraud, grand Sauternes « labellisé » en 2011 est le « premier des 1ers » Grands Crus classés de 1855 à faire ce choix. Le Clos des Papes (Châteauneuf-du-Pape, dont le millésime 2005 fut élu Meilleur Vin du Monde en 2007 par le Wine Spectator Magazine, tout simplement) est aussi un fier représentant du bio.

La frilosité des autres, quand elle n’est pas idéologique, est sans doute liée aux risques climatiques et aux enjeux financiers. C’est la raison qui fait la décision (« culture raisonnée ? ») : En 2012, Guiraud ne récolte presque rien à cause de conditions météo médiocres. Un millésime perdu, c’est bien-sûr une catastrophe, d’autant plus dans de petites propriétés fragiles qui ne peuvent pas se payer le luxe de zapper un millésime.

Cette année encore, la menace était lourde sur le bordelais et les tensions palpables : Trois propriétés se voient accordées une autorisation préfectorale d’épandage aérien pour combattre le mildiou et l’oïdium qui menacent. La fronde écologiste, pointant du doigt la différence entre urgence et prévention, et l’amélioration du temps les dissuaderont de l’utiliser. Lourds enjeux encore, économiques et sanitaires qui méritent débat. La viticulture emploie beaucoup de monde dans nos régions productrices.

Les viticulteurs bio sont de courageux chercheurs qui font avancer les choses et freinent les excès indéniables observés dans la viticulture par le passé. Ils cherchent d’autres voies, prennent des risques, et les plus fragiles économiquement ne sont pas les plus frileux. Ils sont sans doute à l’origine de cette généralisation de la culture dite « raisonnée », qui porte bien son nom : c’est la voie de la sagesse, le juste milieu que leur intégrité a imposé au plus grand nombre. Comment ne pas  se réjouir qu’il y ait moins de traitements dans les vignes ou que le désherbage redevienne mécanique ?

En 2012, le label de la viticulture bio de mue en « vin biologique », moins de sulfites dans le chai, une exigence plus grande mais toujours des débats (trop ? Pas assez ?) et d’objectives remarques sur les failles du label bio devenu un argument publicitaire en soi.

Pour nous, l’intérêt pour le travail de ces vignerons bio est constant. Souvent regroupés sur les salons (l’union fait la force) nous suivons leurs vins de près (voir article vignerons bio à Vinexpo.)
L'amateur bio est demandeur d'une signalétique claire. Ainsi le guide de la RVF dont on parlait a-t-il un index à part des "vignerons bio ou en biodynamie". Sur Bordeaux Caractères, les nouveautés "bios" de la rentrée seront clairement identifiables en tant que telles, même si l'éthique de l'ensemble des vignerons que nous défendons et leur respect de notre environnement sont pour nous des évidences, bio ou pas...

Finissons comme on a commencé, avec un mot sur le Château Falfas, l’un de nos coups de cœur :

Le Château Falfas 2009, dégusté (à nouveau) cet été présente des arômes de rose et de violette, cerise et cassis. Charnu et très équilibré. « Tanins fondus, nuances d’épices…savoureux, déjà très épanoui. » dixit Le Guide des Meilleurs Vins de France 2014. Falfas est un assemblage de 55% Merlot, 30% Cabernet Sauvignon, 10¨% Cabernet Franc. Un équilibre entre rondeur et puissance arômatique qui en font un joli vin, plein et authentique. Ce 2009 (effet millésime) est tout de suite extrêmement séducteur.
 
Pour une entrée plus douce en matière, les Demoiselles de Falfas 2011, le second vin, sont désormais suffisamment fondues pour en apprécier le fruit croquant. Attention, petits stocks. Le bouche à oreille fonctionne fort bien...

 




rédigé par FbL

mardi 13 août 2013

Le tour de la propriété : Château Sainte-Marie (Entre-Deux-Mers)


Le Château Sainte-Marie est situé à Targon, dans l’Entre-Deux-Mers. C’est une propriété familiale qui produit des rouges (Côtes de Bordeaux, Bordeaux Supérieur) des blancs (Entre-Deux-Mers) et des rosés.
 

Mon premier coup de cœur fut leur Cuvée Vieilles Vignes en blanc, dégusté en apéritif il y a presque dix ans : un Entre-Deux-Mers où les parfums de fleurs blanches et d’agrumes s’équilibrent parfaitement et dont j’ai tout de suite apprécié la texture, l’ampleur (le côté un peu gras du Sémillon), la fraîcheur. Bref, complexité et équilibre, pas de lourdeur, un vin parfait pour se mettre en bouche et un prix tout à fait raisonnable. L’apéritif au blanc sec est devenu un classique pour moi, et pour beaucoup d'amateurs : les papilles sont très réceptives et les vins, légers, fruités se suffisent souvent à eux-mêmes. Sur les fruits de mer, les fromages frais, c’est aussi délicieux. L’accord avec les huitres est moins évident selon Stéphane Dupuch : celles du bassin sont trop iodées, peut-être mieux mises en valeur par des sauvignons plus secs…

J’ai goûté la cuvée Madlys bien plus tard, dans un restaurant, c’est la dernière référence du Château que j’ai travaillé (en tant que caviste.) J’avoue que j’ai longtemps eu un à-priori négatif concernant les Bordeaux blancs qui faisaient de la barrique, en ayant dégusté quelques-uns où le fruit était sacrifié à un boisé trop prédominant. Parfois, le « grand vin en fûts de chêne » me semblait bien moins intéressant et typique que le second vin qui, élevé en cuves, exprimait bien mieux son terroir.

La cuvée Madlys passe six mois en fûts de chêne mais la rigueur et la recherche d’équilibre de Stéphane Dupuch en font un très joli blanc de Bordeaux, des arômes de pêche et d’agrumes, un boisé discret. Il a les caractéristiques que j'apprécie dans les Entre-Deux-Mers : un vin sec mais avec du fruit bien plein en bouche (pamplemousse ou fruits exotiques), une acidité appétissante, sans qu'elle vous fasse cligner des yeux en grimaçant, bref de l'équilibre, de la fraîcheur et une palette aromatique variée.
 
Dans les rouges, ce même souci d'exprimer à la fois le fruit et de proposer une jolie matière bien fondue sur la cuvée Vieilles Vignes en font un bon rapport qualité-prix. La cuvée Alios est un vrai coup de coeur (fruits noirs, mûres, légèrement toasté) surtout sur les millésimes 2009 et 2010 qui sont très réussis. L'alios qui donne son nom à la cuvée est un grès très dur que l'on trouve dans les sous-sols des Landes de Gascogne et qui est bien connu de ceux qui ont tenté de planter une cloture ou de creuser des trous un peu profonds dans nos régions...
La propriété est ancienne et appartenait à l’abbaye de La Sauve Majeure. On y fait du vin depuis longtemps. : « 8 tonneaux en rouge et en blanc » sont notés dans le Féret en 1874 (Le Féret est une publication sur « Bordeaux et ses vins » datant de 1850.)
Parmi les récompenses récentes (2013), il faut noter une médaille d’argent au Concours Mondial de Bruxelles pour Sainte Marie en Bordeaux Sup 2011 et un médaille d’or au Mondial du Sauvignon pour Madlys 2012.

Une vidéo sympa , "in ingliche", est à voir ici : http://www.youtube.com/watch?v=r8G83Svh4IM

 

 
rédigé par FbL

mardi 6 août 2013

Recette Vigneronne # 4 : Cocktails "Sweet Cadillac" du Château Mémoires

Après s'être plaint de la pluie, on se plaindrait presque de la chaleur ! Pour se rafraichir en vacances ou le soir en rentrant du boulot, il y a toutefois des solutions assez agréables : plage, piscine... et cocktails. Le Château Mémoires joue le jeu de nos recettes vigneronnes en suggérant de mélanger leur excellent Cadillac, vin doux plein de saveurs de fruits d'été et de fleurs blanches, à quelques autres douceurs. A siroter avec plaisir (et modération.)

Le Sweet Mix :
 
Dans un shaker, mélanger :

1 litre de jus de pamplemousse
2 citrons pressés
2 oranges pressées
1/2 litre de Perrier
75 cl de Château Mémoires Cadillac

Allonger avec 1/4 de litre de Schweppes et servir frais.
 

Testé comme il se doit par l'équipe, c'est un cocktail léger en alcool et bien marqué par les agrûmes. Très agréable avec quelques acras de morue...

D'autres suggestions ?
 
 
Le Bordeaux Passion, quantités pour une personne :
 
Ingrédients :
 
1 Fruit de la Passion
1 cl de sirop Passion
3 cl de
Château Mémoires Cadillac
6 cl de Crémant Luccios


Préparation :

Dans un verre de shaker mélanger le fruit de la passion, le sirop passion et le vin de Cadillac.
 
Shaker vigoureusement et verser dans une belle flute à crémant.
 
Allonger de crémant de Bordeaux et servir très frais.
 
L’astuce du barman : Servez en dégustation un demi fruit de la passion avec une petite cuillère.
 
 
 
Un dernier pour la route ?
 
 
 Le Sweet Bordeaux de Victor Delpierre, barman de l’hôtel Ritz à Paris:

Ingrédients :

1 citron vert
10 feuilles de menthe

0,5 cl de sucre de canne liquide
3 cl de purée de melon de Lectoure
5 cl de purée de fraise du Périgord
12 cl de Château Mémoires Cadillac 

Préparation :

Dans un verre à mojito, écrasez 3/8ème de citron vert avec 10 feuilles de menthe et 0,5 cl de sucre de canne liquide

Ajouter 3 cl de purée de melon de Lectoure et 5 cl de purée de fraises du Périgord


Enfin ajoutez 12 cl de Château Mémoires Cadillac


Complétez avec de la glace pilée

Mélangez à la cuillère et servir avec une paille




Sirotez



 
 

mercredi 3 juillet 2013

Voyage dans le temps

Dégustation Bordeaux Caractères à domicile ce vendredi avec le club de dégustation des Ecoenologistes qui se prêtait au jeu de la dégustation de millésimes anciens (relativement anciens, en tout cas plus disponibles) de vins de notre site et d'autres qui vieillissaient dans nos chais. Soirée conviviale de grand intérêt puisqu'elle nous a permis de goûter certains de nos vins après quelques années de vieillissement ce qui nous aide à affiner nos conseils en terme de garde.
 
Voici la liste des vins dégustés :
 
Château de la Grave 2003 et 2006 (Côtes de Bourg)
Château de Landiras 2003 (Graves)
Château Lamothe Vincent 2005 (Bordeaux)
Château Beau Site Haut Vignoble 2004 et 2006 (Saint Estephe)
Château Cap Saint Martin 2004 (Bordeaux Côtes de Blaye)
Château Meyre 1999 (Haut Médoc)
Château Noaillac 2006 (Médoc)
Château Moulin de Ségurat 2004 rouge, 2006 blanc (Graves)
Château Brondelle 2006 blanc (Graves)
Château d'Archambeau 2006
 
 


Pour synthétiser, voici quelques commentaires notés par ces amateurs de vin :
 
La puissance arômatique de Beau Site Haut Vignoble, a séduit tout le monde,  le 2004 très bien équilibré, le 2006 plus tannique avec des arômes de fruits noirs : "un vin charnu", "épicé et puissant".
 
Le Côte de Blaye (Cap Saint Martin 2004) a étonné par ses tanins bien fondus, ses notes vanillées : "nez expressif", "épices". Tout le monde convient qu'il est à boire maintenant.
 
Château de La Grave (Côtes de Bourg) est bien apprécié. On s'étonne de la fraîcheur du 2003, un côté animal (cuir) et une belle longueur. On sent plus de notes de torréfaction sur le 2006, le nez est poivré.
 
Les 2003 se goûtent d'ailleurs particulièrement bien et le Château de Landiras emporte un beau succès : un nez très complexe, une jolie matière ronde et soyeuse.
 
Je craignais les impressions du Château Meyre 1999, dégusté un peu avant dans la journée, mais il a eu ses enthousiastes : 14 ans de garde et une jolie matière encore. Bien structuré, un nez élégant, de la souplesse.
 
Le très joli Graves du Château d'Archambeau 2006 ne fait que des heureux, une bouche pleine, fruitée, des tanins fins et des notes vanillées.
 
De même pour le Classic 2009 blanc de Brondelle, sur les agrumes, très frais. Un vin plus sémillon comme le Moulin de Ségurat 2006 fait moins d'effet sur l'assistance.
 
Les avis de ces amateurs éclairés nous sont précieux. Les vins étaient fort bien mis en valeur par tous les amuse-bouches qu'ils avaient préparés. Tout le monde est reparti avec quelques bouteilles de ces vins.
 
 


vendredi 21 juin 2013

Dégustation "Expression Bio" à Vinexpo

Parmi les sollicitations évidemment très nombreuses du Salon Vinexpo, nous avons passé un excellent moment avec les vignerons bio regroupés au Palais des Congrés. Des vins biologiques ou en biodynamie de toute la France, accessibles depuis le Hall des expositions par une interminable passerelle battue par les vents et la pluie.

Nous avons surtout dégusté des Bordeaux, pour être honnête, afin d'enrichir notre offre en la matière. Voici quelques morceaux choisis :
 
On commence avec le Clos Philippot (Castillon de Castet), un Bordeaux rouge 100% Merlot. Monsieur Philippot est intarissable sur la biodynamie. Il cultive, selon le calendrier lunaire, un peu moins de 3 hectares et travaille au chai sans sulfites grâce au procédé de cristallisation, qui ouvre de multiples débats, et dont le principe de base semble être le suivant : en analysant ses sols, ses baies et en connaissant parfaitement son environnement, on peut anticiper l'évolution des plantes, prévenir les problèmes (pour ne pas devoir les subir et les régler par la chimie.) Ni désherbant, ni fongicide, ni insecticide et dans le chai, pas de levures chimiques ni dioxyde de soufre. Vin naturel, donc (qui peut voir sa fermentation reprendre si on le soumet à des températures trop élevées...) vendu autour de  10 € la bouteille
 
A la dégustation, le Clos Philippot 2010 est un vin croquant et fruité, sans défaut et très plaisant.
 
On poursuit avec le Château de Lavison 2012 (85% Merlot, 15% Cabernet Sauvignon)  de Loubens. D'abord un splendide château du Xe siècle, la famille Mertet y cultive les terres depuis 5 générations. Le Domaine est en 3e année de conversion bio pour sa cuvée Origine : un rouge très rond et doux avec beaucoup de souplesse. Un bon rapport prix/plaisir (aux alentours de 6 €)
 
 
Petite incartade dans le Bergeracois chez les jeunes gens du Château les Miaudoux qui propose des vins bien typés. Une cuvée chêne 2009 sans sulfites dont le fruit rouge bien mûr
retient mon attention, tout comme leur cuvée "Inspiration" 2005 qui a une jolie matière, plus de mâche et de complexité (tabac). Une jolie gamme.
 
Pour finir, un mot sur les très jolis vins du Château Fonroque (Grand Cru classé de Saint Emilion), grosse pointure parmi de plus modestes viticulteurs. Le 2006 est très fin, bien fondu avec des notes de fruits et une matière veloutée, boisée et épicée. Plus puissant, leur 2010 est une merveille d'équilibre dont la saveur s'éternise en bouche.
 
Beaucoup d'autres domaines sont présents (102 en tout) et on ne peut pas faire le tour complet, mais l'initiative de ce rassemblement convivial était excellente face au gigantisme du bâtiment principal de Vinexpo.

 

jeudi 13 juin 2013

Vinexpo, étapes choisies

Vinexpo 2013 ouvre ses portes dimanche 16 juin à Bordeaux et nous y ferons un ou plusieurs passages. Pour ne pas s'y perdre, nous préparons un petit itinéraire. Première étape dimanche, Hall 2, stand 4 où l'on pourra rencontrer l'ensemble des Aliénor de Bordeaux : 12 viticultrices qui présentent 12 propriétés et autant d'appellations des 2 rives de la Garonne : Cadillac, Sauternes, Bordeaux blanc, Pessac-Léognan, Pauillac, Graves, Margaux, Canon Fronsac, Bordeaux Supérieur, Pomerol, Côtes de Bordeaux, Saint Emilion Grand Cru. Une découverte originale de la diversité des vins de Bordeaux. L'association de ces dames du vin remonte à 1994.
 

"Nous unissons nos différences et nos points communs dans un réel esprit de dynamique de groupe" commente Mayi Bouquier (Domaine de Grandmaison.)
 
Le concept de féminité du vin peut paraître assez difficile à cerner. "Personnellement, je ne saurais dire s'il existe des vins de femme ou des vins pour les femmes, poursuit-elle, tout celà est très subjectif et il ne faut pas tomber dans le piège de la mode ou de la démagogie. Il existe des vins de terroir et je crois que les femmes ont une façon bien à elles de travailler et de parler du fruit de leur travail. En ce sens, les Aliénor du vin sont bel et bien une association de femmes viticultrices !"


Rencontrer les douze viticultrices, vues les exigences de leur métier, tient du casse-tête en terme d'organisation. Elles ont fait récemment le déplacement au Salon Prowein de Dusseldorf, lieu stratégique pour l'exportation, mais elles savent que les retombées sont diverses car leur groupe est éclectique : "Nous n'avons pas toutes les mêmes objectifs, disponibilités et moyen financiers."
 
Différentes, et donc complémentaires, les Aliénor se retrouvent sur leur exigence de qualité. Nous avons demandé à leur porte-parole du jour ses impressions sur le millésime 2012.
 
"A Grandmaison, nous sommes satisfaits de ce millésime, notre blanc est vif et plein de fraicheur."

A goûter ce dimanche, donc.





jeudi 16 mai 2013

Recette Ephémère : Les Beignets de Fleurs d'Acacia


A l'instar des vignerons, les gourmets savent que la nature procure des denrées délicieuses et éphémères, et qu'il reste des plaisirs que l'invention de la conserve et du surgelé ne pourront jamais remplacer.
 
Les acacias sont en fleur et il faut s'empresser d'en profiter.
 
Une recette circule au sein de l'équipe de Bordeaux Caractères, héritée des plus expérimentés d'entre-nous : les beignets d'acacia (joliment nommé "le dessert de la chèvre"...)

 
Ingrédients pour 15 beignets de fleurs d'acacia

- 180 g de farine
- 1 oeuf
- 50 g de sucre en poudre parfumé à la vanille
- 100 ml de lait
- 150 ml de bière blonde
- 1 sachet de sucre vanillé
- une pincée de sel
- de l'huile (friture)
- du sucre glace

Temps de préparation :
10 minutes
Temps de cuisson : 20 minutes





1. Faites doucement chauffer votre bain de friture pour atteindre une légère ébullition (pas plus de 180°)




2. Dans un saladier, versez la farine, le sel et faire un puits où vous ajouterez  l'oeuf, le sucre en poudre, le sucre vanillé
 
3. Fouettez au milieu.

 
4. Incorporez le lait puis la bière. Fouettez quelques minutes pour rendre la pâte bien lisse.
 
 
5. Laissez reposer 15 minutes.

 
6. Pendant ce temps, préparez les grappes de fleurs : choisir les plus jolies, les secouer un peu pour en chasser les éventuels habitants (fourmis...)

 
7. Saisissez la grappe de fleurs d'acacia par la tige et trempez-la dans la pâte à beignets. Laissez égouttez quelques secondes et plongez la grappe dans l'huile chaude. Pensez à bien égoutter pour que les parfums d'acacia ne soient pas noyés dans un beignet trop épais (et ce sera plus joli !)



 



 
Faites cuire environ 3 minutes de chaque côté, jusqu'à ce que les beignets soient légèrement dorés.

 
8. Saupoudrez les beignets de sucre glace et dégustez tout de suite.
 
 
Le petit truc en plus : Nous avons utilisé un sucre vanillé "maison" pour l'ensemble de la recette : deux gousses de vanilles enfouies sous du sucre roux en poudre et enfermées dans une boîte hermétique (nous ne citerons pas de marque...) donnent à votre sucre un parfum irrésistible.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
De plus en plus, nous nous éloignons de cette tradition qui veut que l'on boive des vins sucrés sur les desserts.

Cette fois-ci, nous avons testé l'alliance des beignets d'acacia avec un Bordeaux blanc sec du Château La Freynelle : assemblage de Sémillon, Sauvignon et Muscadelle : de jolies notes florales et de la fraicheur qui respectent la délicatesse de la fleur. Une expérience gustative tout à fait concluante !